La pleurésie
La pleurésie est une inflammation de la plèvre qui s'accompagne d'un épanchement de liquide. La plèvre est une enveloppe qui entoure les poumons. Elle est en réalité constituée de deux feuillets, quasiment collés l'un à l'autre : il y a la plèvre pariétale contre la paroi du thorax, et la plèvre viscérale contre le poumon.
La plèvre sert d'interface entre le poumon et la cage thoracique. Chacun de ces feuillets est recouvert de cellules qui produisent une quantité très faible de liquide. Ce liquide est une sorte de lubrifiant qui diminue les frottements au cours de la respiration. Quand on inspire, les poumons se gonflent, ils touchent le thorax, et quand on expire, ils se dégonflent et s'en éloignent. Les deux feuillets de la plèvre coulissent alors l'un sur l'autre tout en restant très soudés. Normalement à la radio ou au scanner, on ne peut pas voir les feuillets de la plèvre, ils sont beaucoup trop fins. Sauf en cas de pleurésie.
Dans ce cas, la quantité de liquide entre les deux feuillets augmente, du coup la plèvre devient visible. Les symptômes peuvent débuter par une toux sèche, un point de côté, des douleurs au niveau du thorax qui peuvent être très vives, ainsi qu'une véritable gène respiratoire.
Diagnostiquer une pleurésie est très simple, puisqu'elle est visible sur une radio ou un scanner. En revanche, il est plus compliqué de trouver la cause.
Les pleurésies apparaissent dans différentes maladies. Près de la moitié sont d'origine cancéreuse, comme lors d'un mésothéliome, le cancer de la plèvre due à l'amiante ou, beaucoup plus fréquent, comme les pleurésies métastatiques. Des cellules tumorales d'un autre cancer, par exemple celui de la thyroïde ou de la prostate, migrent pour former un nouveau cancer au niveau de la plèvre.
Dans le traitement d'une pleurésie, le chirurgien utilise un "talc" pour assécher l'épanchement pleural. Cela soulage très vite le patient mais ne va pas guérir le cancer qui a provoqué la pleurésie.
La thoracoscopie est pratiquée une fois sur deux en cas de pleurésie cancéreuse. Quand elle n'est pas réalisée, on peut évacuer le liquide, en le ponctionnant grâce à un drain ou à une seringue.
En plus des pleurésies tumorales, il en existe d'autres, comme les pleurésies d'origine cardio-vasculaires en cas d'insuffisance cardiaque, ou les pleurésies d'origine infectieuse qui font suite à une septicémie (infection du sang) ou à une infection bronchopulmonaire comme une pneumonie. Des virus ou des bactéries peuvent irriter la plèvre.
Parmi ces pleurésies infectieuses, 10 % sont dues à une bactérie, le bacille de Koch, c'est l'agent de la tuberculose. La pleurésie est l'un des signes de cette maladie contagieuse qui atteint le plus souvent les poumons. Et comme dans un rhume banal, à chaque fois qu'une personne malade tousse, éternue ou parle, elle projette dans l'air le bacille tuberculeux.
S'il atteint uniquement la plèvre et non les voies respiratoires, le malade n'est pas contagieux. Neuf fois sur dix, la tuberculose ne se développe pas mais sachez que le bacille de Koch peut incuber plusieurs années avant que les signes ne se déclarent.
On guérit parfaitement d'une pleurésie d'origine tuberculeuse. En ce qui concerne la tuberculose elle-même, le traitement est long, il faut prendre des précautions, notamment pour la contraception : certains médicaments antituberculeux inhibent par exemple l'action de la pilule. Il faut alors opter pour un autre moyen de contraception.