Une pensée pour ces jeunes qui s’aventurent au large poussés par l’espoir, ou le désespoir, vers un inconnu qu’ils s’imaginent rose comme le sont les rêves les plus beaux. Je pense à ces dizaines, ces centaines de jeunes qui meurent noyés, considérés par certains Oulémas comme des martyrs pendant que d’autres voient en leur acte un suicide.
Je pense avec beaucoup de tristesse à ces jeunes désespérés de leur pays, qui s’en vont vers des ciels qu’ils imaginent plus cléments, ne tenant aucun compte des risques de la mer.
Je pense avec beaucoup de compassion, à leurs parents, ceux qui ont reçu les corps de leurs fils inertes, et ceux qui ont perdu tout contact avec les leurs.
Je reproche, malgré la réalité accablante de nos jeunes dans notre pays et dans d’autres pays arabes qui connaissent le même phénomène, à ces jeunes de se jeter ainsi à l’aveuglette dans la mer, mettant leur vie en danger, pour un avenir dont ils ignorent tout; un avenir qu’ils ont bâti dans leurs têtes avec des fantasmes et des illusions.
La vie est précieuse parce qu’elle provient de Dieu, elle est un don divin qu’il ne faut surtout pas confondre avec la misère de la vie que nous avons créé, nous les Hommes!
Je m’adresse à ce jeune qui pense à émigrer clandestinement pour lui dire que cette vie qui t’a été donné par Allah d’abord et par tes parents ensuite mérite une meilleure considération; elle vaut plus que ces quelques euros que tu peux gagner à l’autre bout de la mer.
Je souhaite que les décideurs prennent sérieusement et de façon active et efficace en charge ces jeunes, car il ne s’agit plus de leur donner un travail et un revenu pour vivre mais de les récupérer.. vivants.