L’Algérie vote aujourd’hui jeudi mais tout le monde estime que l’élection présidentielle est jouée d’avance et Bouteflika sera reconduit.
Bouteflika veut rester président de l'Algérie. Un sondage réalisé discrètement par les services du ministère de l’Intérieur durant la dernière semaine de la campagne électorale donne le candidat Bouteflika largement favori au premier tour de l’élection présidentielle en Algérie qui se déroulera aujourd’hui. Le candidat indépendant, soutenu par les trois partis de l’Alliance présidentielle (le FLN, le RND et le MSP) ainsi que par une kyrielle d’organisations de masse et de mouvements issus de la société civile, serait élu au premier tour en obtenant un score variant entre 70 et 72 % pour un taux de participation ne dépassant pas les 58,25 %. En 2004, le candidat Bouteflika avait recueilli 85,1 % contre 6,4 % pour Ali Benflis. Cette fois-ci, c’est la SG du PT, Louiza Hanoune, qui devrait, selon ce sondage, bénéficier de la deuxième place avec un score de 10,6 %. En troisième position, Djahid Younsi devrait décrocher environ 8 % suivi de Moussa Touati 6 %, Mohamed Saïd 4 % et enfin Rebaine qui clôt cette liste avec 3 %. Le sondage a été réalisé sur la base de 6 catégories d’âge sur un large échantillon qui a concerné 38 wilayas d’Algérie.
Les catégories d’âge des personnes sondées varient entre 18 et 65 ans. Depuis 1995, année du premier scrutin présidentiel pluraliste dans le pays avec une participation record de près de 75 %, les Algériens ont toujours largement participé à la désignation du chef de l’État mais votent généralement sans engouement pour les autres scrutins. L’abstention avait atteint le taux de 64 % aux législatives de mai 2007. Les partisans de Bouteflika ont tout misé sur le mouvement associatif et les comités de quartier pour convaincre les électeurs de voter et dépasser largement les 58 % de participation en 2004, lorsque Bouteflika avait été réélu pour un 2e quinquennat avec 85 % des voix : « Nul n’est devin pour annoncer des chiffres », estime Abdelmalek Sellal, directeur de campagne de Bouteflika qui souhaite une participation de 60 %. Il a précisé que Bouteflika « n’acceptera pas une faible participation et a demandé que la mobilisation des électeurs en Algérie soit assurée, y compris par le porte-à-porte ». « Le président qui n’obtiendra pas la majorité écrasante du peuple à la prochaine élection n’est pas président », avait proclamé Bouteflika lors de l’annonce de sa candidature. Le ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni, semble vouloir, pour sa part, minimiser l’impact d’une éventuelle érosion de la participation, en estimant que « l’abstention ne doit pas constituer un complexe ».