En Algérie, la semaine s’annonce quelque peu dure pour les nouveaux bacheliers, invités à se rendre dans les établissements universitaires pour les inscriptions définitives.
Chacun dans la filière de son affectation qui n’est pas forcément celle de son choix. Parfois, quand elle l’est, c’est-à-dire contenue dans la fiche de vœux (10 choix), elle s’avère plus une obligation qu’un souhait sincère d’un homme ou d’une femme qui désire percer dans la vie. De nombreux bacheliers se désolent du fait qu’ils ne peuvent pas étudier dans la filière de leur choix. Ils le savaient avant même qu’ils ne remplissent leur fiche de vœux. «Je n’ai pas vraiment le choix […] Ceux qui me sont proposés ne m’intéressent pas réellement», a-t-on entendu dire, quelques jours avant la fin du délai fixé pour la confirmation de leur préinscription.
L’inquiétude se lit sur les visages avant que le logiciel de l’INI (Institut national d’informatique) ne donne son verdict. Après l’inquiétude, c’est la colère, la rébellion… et, enfin, la soumission qui prend le dessus. Les nouveaux étudiants ramassent leurs documents et vont à l’université pour s’y inscrire.
Peu sont convaincus de leur geste mais… l’essentiel est d’avoir le diplôme universitaire qui va, peut-être, assurer l’accès au monde d’emploi. Ce jeune homme, affecté dans la filière «sciences politiques et relations internationales» en est un exemple.
Lui, qui a obtenu son baccalauréat dans la filière «lettres philosophie» avec mention «assez bien» et qui ne pense qu’à s’inscrire dans une école privée de management mais dont l’accès lui est pratiquement interdit par les difficultés financières de sa famille. Il se voit refuser le droit de s’inscrire dans les langues, l’anglais articulièrement qu’il voit comme une langue d’avenir qui permet des débouchés assez intéressants.
Dans sa fiche de vœux, il a ainsi mentionné l’anglais dans les trois premières cases, suivi de l’interprétariat et du français dans les trois cases suivantes. Ce qui fait un total de 7 cases cochées. Il reste trois cases à remplir.
Que faudrait-il mettre alors qu’aucune des autres filières ne l’accroche ? «J’ai des amis en sciences politiques. Ils ne s’y retrouvent pas… Ce n’est pas intéressant», dit-il à sa grande sœur qui lui propose d’opter pour la filière «sciences politiques et relations internationales».
Entre deux maux, il faut choisir le moindre, lui dit-elle, convaincue que la filière est assez intéressante mais à condition qu’elle soit étudiée de la bonne manière. «Il ne faut pas trop compter sur les cours de l’université», réplique-t-elle. Elle lui explique que le problème n’est pas forcément dans la filière et le contenu des programmes mais dans la qualité de l’enseignement qui laisse parfois à désirer et le laisser-aller de nombreux étudiants qui prennent les choses à la légère. La grande sœur recommande au petit frère d’étudier sérieusement. C’est la clé de la réussite.
Surtout qu’il y a Internet et les différentes chaînes de télévision arabes et françaises pour suivre l’information au jour le jour. Le garçon décide de s’y inscrire mais sans grande conviction.
Par ailleurs, si l’on compare avec les années précédentes, le nombre des lauréats au baccalauréat 2009 est nettement inférieur. Cela devra permettre aux étudiants d’effectuer leurs inscriptions définitives dans de bonnes conditions. Dans des conditions moins pénibles que par le passé, devrions-nous dire.
par La Tribune