MARRE DES FAIRE-PART
J’en ai marre de ces faire-part, dites moi qu’il n’est pas trop tard
Le temps de s’adapter à un décès, et la faucheuse a re-signée
Toute ma vie sera balafrée, par toutes ces âmes vite envolées
Et si je n’étais pas si croyant, je n’aurais pas été de l’avant
Mais c’est comme ça que t’es devenu grand, le jour où tu as perdu un parent
Tu étais jeune et insouciant, la vie t’a brûlé violemment
Si ces épreuves t’ont endurci, c’est pas pour ça qu’t’as plus de soucis
Et derrière ta nouvelle armure, tu veux faire croire que t’es un dur
Mais au fond tu te connais, t’es plus fragile que tu l’étais
Et puis t’hésite à t’attacher, quand tu dis qu’ça peut s’arrêter
Tu commences à déraper, plus grand-chose ne peut t’arrêter
Tes limites se sont effacées, quand sur lui le bois s’est refermé
Des images gravés dans ta tête, qui certaines nuits se répètent
Quand ton frère vient toquer en pleine nuit, et que tu lis tout ce qu’il a en lui
Tu comprends vite que c’est fini, et qu’un être cher est parti
Tu restes debout tant que tu peux, et t’as besoin de t’asseoir un peu
Je me souviens de mon étreinte, je subissais la pire de mes craintes
Je n’avais jamais serré quelqu’un, aussi fort que ce dur matin
On a partagé notre souffrance, avant d’en assumer les conséquences
Parmi les miens je suis rentré, et il a fallut les consoler
Et cette histoire s’est répétée, autant de fois que la mort le voulait
Je sais qu’ça va pas s’arrêter, et que par Dieu on sera tous rappelé
Alors c’est clair, je vais profité, je vais prendre c’que la vie veut m’donner
Mais ne serait ce que par respect, sur le droit chemin, je resterais