Hasard du calendrier ou choix judicieusement entériné, la séance d'audition du ministre de l'Education nationale par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, dans le cadre des rencontres d'évaluation consacrées à différents secteurs d'activités, intervient à la veille de la rentrée des classes attendue pour demain, 13 septembre 2009.
Il ressort d'emblée de l'entrevue qui a eu lieu ce jeudi entre Bouteflika et son ministre de l'Education Boubekeur Benbouzid, cette idée irréversible selon laquelle l'Etat algérien n'a point lésiné sur les moyens en vue de hisser l'école algérienne à un niveau meilleur en matière de conditions d'enseignement et surtout en termes de rendement du système éducatif dans sa globalité.
L'Etat algérien compte ainsi promouvoir au mieux le fonctionnement de son école via notamment le parachèvement du vaste chantier de réforme engagé sous les auspices du président de la République, dès sa succession en 1999 à la tête du pays. Une réforme qui, en un mot comme en mille, n'a pas été sans consacrer des résultats palpables, tels les taux de réussite jugés satisfaisants enregistrés dans des examens décisifs, tel le baccalauréat qui est d'une moyenne de 50% pour ce qui est des deux années 2008 et 2009.
On apprend en outre au terme de la séance d'audition du ministre de l'Education par le président de la République que le montant du budget annuel attribué à ce secteur s'élève à quelque 500 milliards de dinars, soit l'équivalent de 7,5 milliards de dollars annuellement.
Un quart des revenus de l'Etat alloué à l'éducation
Depuis toujours, le secteur de l'éducation nationale a été le créneau le plus nanti en termes d'attribution de financement budgétaire nécessaire à son fonctionnement. Le secteur que gère M. Benbouzid se positionne en effet en seconde position derrière le ministère de la Défense nationale (MDN), en matière d'octroi d'enveloppe budgétaire.
En d'autres termes, l'effort entrepris par l'Etat pour assurer un enseignement de qualité à des millions de ses enfants, garantir la perception à temps des salaires à une corporation composée de milliers d'enseignants, de gestionnaires et d'agents assimilés et tout simplement titanesque. C'est en effet de la qualité d'enseignement légué à la génération d'aujourd'hui que dépend le salut de l'Algérie de demain.
Et les pouvoirs publics qui ne semblent point perdre de vue une telle équation irrévocable ont mis en place dès cette rentrée 2009 des conditions de scolarité idoines. «Les données relatives à la rentrée scolaire témoignent de l'effort considérable et constant de l'Etat dans le domaine de l'éducation», a-t-on notifié dans le communiqué final faisant part de la rencontre d'évaluation consacrée par le premier magistrat du pays au secteur de l'éducation.
L'effort en question s'est soldé par la réception en 2009 de 361 écoles primaires, 402 collèges et 137 lycées. En outre et au regard des pouvoirs publics, l'amélioration de façon tangible les conditions de scolarisation et la qualité de l'enseignement nonobstant le nombre croissant des élèves est un pari désormais gagné dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme du secteur de l'éducation. Preuve en est, les indicateurs mis en place pour mesurer le rendement du secteur font part d'une progression ressentie dans ce domaine d'activité.
Progrès recensé dans le secteur de l'éducation
Il est question de 155 nouveaux manuels qui ont été homologués et tirés à presque 300 millions d'exemplaires. Le taux de couverture en termes d'attribution de manuels scolaires est passé de 55% en 1999 à 100% des besoins en 2008. Plus de 97% des enfants scolarisés bénéficient d'une excellente couverture sanitaire et de prévention. Le taux de couverture des cantines scolaires est passé de 12% en 1999 (500 000 rationnaires) à plus de 73% en 2008 (près de 2 800 000 rationnaires).
Le parc de transport scolaire est passé de 1300 bus en 2007 à 4808 en 2009. Les résultats obtenus en matière de taux de scolarisation, qui sont de 97,40% pour les enfants âgés de 6 ans et 95,28% pour la tranche d'âge 6-15 ans en 2008, attestent de la pérennité de la politique de scolarisation obligatoire. Ces progressions se sont également traduites par une baisse du taux de redoublement, passant de 17,6% en 2003-2004 à 13% en 2008-2009. Le taux de passage en 1re année secondaire est passé de 47% en 2003-2004 à 70,63% en 2008-2009.
Le taux de réussite au brevet est passé de 36,51% en 2003 à 58,68% en 2009. Le taux de réussite à l'examen du baccalauréat qui se situait aux environs de 20% en 1999 a connu une nette progression durant ces dernières années, dépassant en moyenne 55%, sans rachat. Le taux d'occupation des locaux dans le primaire (30 élèves par classe) et d'encadrement (20 élèves par enseignant), ont connu une amélioration sensible
Instructions de M. Bouteflika
Au cours de l'audition de son ministre de l'Education nationale, le président de la République a fait savoir que le secteur de l'éducation est appelé à «poursuivre les actions à même de mettre fin au recours au système de la double vacation dans le fonctionnement des écoles primaires, d'élargir la prise en charge de l'enseignement d'adaptation pédagogique, d'améliorer davantage les conditions de scolarité des élèves et de moderniser le système scolaire par la généralisation progressive des technologies de l'information et de la communication».
Le chef de l'Etat a aussi instruit de la nécessité «de renforcer et d'améliorer le dispositif d'évaluation des élèves, de réduire les échecs scolaires et de veiller à la redynamisation de la pratique sportive dans les établissements scolaires», a-t-il indiqué. Dans un communiqué répercuté par l'agence APS, le président de la République a également formulé des instructions au profit des enfants des populations nomades des wilayas du Sud afin que «les dispositions pratiques prises en leur faveur soient consolidées davantage cette année».
M. Bouteflika a mis l'accent en outre sur la reconduction et la consolidation des actions sociales en faveur des élèves des familles à revenu modeste, à travers l'octroi de la prime de scolarité, fixée à 3000 DA, la gratuité du manuel scolaire notamment.
Le Temps d'Algérie