Le calendrier Berbere
LE CALENDRIER
Historiquement, la structure du
calendrier berbere tient du
calendrier julien qui s'est répandu au Maghreb durant la période romaine.
Et, autant le dire tout de suite, le premier jour de l'année du calendrier berbère correspond actuellement au
12 janvier du calendrier grégorien. Il semblerait donc que le calendrier berbère soit un calendrier julien pur et dur. Sauf que le premier januarius du calendrier julien correspond actuellement (an 2004) au... 14 janvier 2004 du calendrier grégorien. Pourquoi cette différence de 2 jours ?
Deux réponses entre lesquelles j'avoue que je suis incapable de trancher :
- La première est que le calendrier berbère est un calendrier julien natif. Ce qui veut dire que le début de l'année (par rapport au calendrier grégorien) change tous les 128 ans. Dans ce cas, il y a erreur quand à la concordance entre ce calendrier et le calendrier grégorien. La concordance actuelle est celle des années 1701 à 1800 du calendrier grégorien. Deux changements auraient donc été oubliés.
- La seconde est que le calendrier berbère actuel est un calendrier grégorien (qui accepte la règle des 400 ans) qui n'aurait pas accepté, à un certain moment, le décalage initial de 10 jours. Dans ce cas, le début de l'année sera toujours le 12 janvier du calendrier grégorien.
Époque du calendrier berbère.
Époque est prise ici au sens de
point de départ.Cette Époque correspond à l'an
950 av. J.-C. Elle serait l'année de l'accession au statut de Pharaon d'Égypte d'un Berbère qui fondera la XXII ème dynastie sous le nom de
Chéchonq Ier. Cette consécration sera légitimée par le mariage de son fils, Osorkon, avec la fille de Psoussens II, la princesse Makare. Notons que les dates actuellement retenues pour le règne de
Chéchonq Ier sont 945-924.
L'an 2004 du calendrier grégorien correspond donc à l'an 2954 du calendrier berbère.
Les mois du calendrier berbère.
Ces noms sont les suivants dans différents dialectes :
Contenu du calendrier berbère.
Le "
moule" étant construit, en l'occurrence c'est le calendrier julien, il ne nous reste plus qu'à en définir le contenu. La référence au calendrier julien s'arrête à la construction et à la dénomination des mois. Inutile d'y chercher des calendes, ides ou autres nonnes. Tout le contenu est de tradition purement berbère. Et cette tradition est orientée vers l'activité agricole.
Le calendrier berbère est un calendrier traditionnellement agraire.
Chaque groupe berbère va avoir sa propre répartition des activités agricoles même si on peut trouver des éléments communs. C'est ainsi que Marceau Gast peut parler d'un "calendrier de la faim" à propos de celui des Touaregs de l'Ahaggar.
Le premier des éléments communs à chacun des calendriers des groupes
Imazighen est la division de l'année en saisons :
Chaque saison est elle-même divisée en parties différentes selon les activités des groupes et les caractéristiques du climat. Mais, à l'intérieur de ces sous-parties de l'année (ou parties de la saison), on peut encore trouver des éléments communs. C'est par exemple le cas pour l'hiver où on trouve deux grandes périodes
nuits noires (au cœur de l'hiver) et
nuits blanches (annonciatrices de la belle saison). De même on trouvera une opposition jours fastes/jours néfastes. Même si la période de ces jours n'est pas la même d'un groupe à l'autre, les croyances qui y sont attachées sont, elles, les mêmes : ne pas toucher aux instruments de labour, ne pas faire travailler les bêtes... bref, laisser reposer la terre. On comprend facilement que si le but de cette période est identique partout, la date de son début peut varier d'un lieu à l'autre. C'est bien le but d'un calendrier agraire.
Autre caractéristique à noter, celle de l'existence de
Tawurt n usegwass qui sont les portes de l'année. A l'instar des portes d'une maison qui laissent passer d'une pièce à l'autre, elles permettent de laisser passer la Terre des jours chauds aux jours humides, des jours humides aux jours froids et ainsi de suite. Ces portes marquent, bien entendu, le passage d'une saison à une autre.
Deux mots sur le début de l'année
Le nouvel an (
ixf u segwas ou
anezwar u segwas) donne lieu, le soir, à
Imensi u menzu n yennayer qui est le dîner du premier jour de janvier. Il est copieux, à base de
couscous et de volailles. On dispose autour du plat commun les cuillères des absents. Il est bon, ce jour là, que les choses entreprises soient terminées.
Jours et prenoms Berberes
A chaque jour correspond un prénom berbère, vous avez donc l'embarras du choix pour donner un joli prénom à un enfant à naître!
en vert : prénoms masculins
en fushia : prénoms féminins
Fêtes et rites agricoles
1er yennayer (13 janvier),
jour de l'an berbère21 yennayer (1er février),
Anzar31 yennayer (11 février),
jour de l'emprunt ou jour de la chèvre 15 furar (26 février),
1er jour du printemps 27 furar (10 mars),
Imgharene, période de froid piquant 23 meghres (3 avril)
Ahaggan, pluies néfastes 27 yebrir (7 mai),
Nissan, pluies bénéfiques 24 yunyu (4 juillet),
Laïnsara, feux de joie et fumigation des arbres fruitiers 27 yunyu (7 juillet) :
Bessegrou, fête des fiancaille12 yulyu (23 juillet),
1er awoussou, rite préventif contre les maladies par l'aspersion, les ablations et les baignades17 thuber (28 octobre),
1er jour des labours, harth sidna Adam, "labours d'Adam"