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 Un des plus beau poéme algerien, sinon .... LE PLUS BEAU

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3azaba-du-16
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3azaba-du-16


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MessageSujet: Un des plus beau poéme algerien, sinon .... LE PLUS BEAU   Un des plus beau poéme algerien, sinon .... LE PLUS BEAU I_icon_minitimeMer 09 Déc 2009, 20:16

HISTOIRE : Une jeune fille, bent Ahmed Belbey,
originaire de Beni Hilal, née en 1852. Elle aimait secrètement son
cousin Saïd. Un amour devenu célèbre, après la mort de Hizia en 1875, à
l’âge de 23 ans. Ne pouvant supporter la douleur de la mort de sa
bien-aimée, Saïd erre quelque temps, avant de demander au grand poète
de la région, Ben Guitoun, de l’immortaliser par un poème. Le maître du
melhoun le prend en pitié, après avoir écouté son histoire d’amour




LA Traduction française :Hizia

Traduction de C. SONNECK (1902)





« Amis, consolez-moi; je viens de perdre la

reine des belles. Elle repose sous terre.

Un feu ardent brûle en moi !

Ma souffrance est extrême. Mon coeur s'en

est allé, avec la svelte Hiziya.

hélas ! Plus jamais je ne jouirai de sa

compagnie. Finis les doux moments,

où, comme au printemps, les fleurs des

prairies, nous étions heureux.

Que la vie avait pour nous de douceurs !

telle une ombre, la jeune gazelle a

disparu, en dépit de moi !

Lorsqu'elle marchait, droit devant elle, ma

bien-aimée était admirée par tous.

Telle le bey du camp qui s'avance un

cimeterre à la ceinture.

Entouré de soldats et suivi de cavaliers qui

sont venus à sa rencontre, pour lui

remettre chacun un présent;

Armé d'un sabre d'Inde, il lui suffit de

faire un geste de la main, pour

partager une barre de fer, ou fendre

un roc.

Il a tué un grand nombre d'hommes,

ennemis du bien. Orgueilleux et

superbe, il s'avance fièrement.

C'est assez glorifier le bey ! Dis-nous,

chanteur, dans une nouvelle chanson

les louanges de la fille d'Ahmad ben

al-Bey.



Amis, consolez-moi; je viens de perdre la

reine des belles. Elle repose sous terre.

Un feu ardent brûle en moi !

Ma souffrance est extrême. Mon coeur s'en

est allé, avec la svelte Hiziya.



Lorsqu'elle laisse flotter sa chevelure, un

suave parfum s'en dégage. Ses

sourcils forment deux arcs bien

dessinés, telle la lettre noun, tracée

dans un message.

Ton oeil ravit les coeurs, telle une balle de

fusil européen, qui aux mains des

guerriers, atteint sûrement le but.

Ta joue est la rose épanouie du matin, et

le brillant oeillet; le sang qui l'arrose

lui donne l'éclat du soleil.

tes dents ont la blancheur de l'ivoire, et,

dans ta bouche étincelante, la salive

a la douceur du lait des brebis ou du

miel qu'apprécient tant les gourmets.

Admire ce cou plus blanc que le coeur du

palmier. C'est un étui de cristal,

entouré de colliers d'or.

Ta poitrine est de marbre; il s'y trouve

deux jumeaux, que mes mains ont

caressés, semblables aux belles

pommes qu'on offre aux malades.

Ton corps a la blancheur et le poli du

papier, du coton ou de la fine toile de

lin, ou encore de la neige, tombant

par une nuit obscure.

Hiziya a la taille fine; sa ceinture, penche

de côté, et ses tortis entremêlés

retombent sur son flanc repli par

repli.

Contemple ses chevilles; chacune est

jalouse de la beauté de l'autre;

lorsqu'elles se querellent elles font

entendre le cliquetis de leurs

khelkhals, surmontant les

brodequins

(vaste plaine au S. E. de Sétif où les nomades de Biskra venaient faire paître leurs troupeaux en été )







Quand nous campions à Bazer1, je me

rendais auprès d'elle le matin; alors

nous goûtions les joies de ce monde.

je saluais la gazelle; j'observais les

présages; heureux comme un homme

fortuné, possédant les trésors de

l'univers.

La richesse n'avait pour moi aucune

valeur, comparée au tintement des

khelkhals de Hiziya, quand je

franchissais les collines pour aller la

rencontrer.

Lorsqu'au milieu des prairies, elle

balançait son corps avec grâce, et

faisait résonner son khelkhal, ma

raison s'égarait; un trouble profond

envahissait mon coeur et mes sens.



Après avoir passé l'été dans le Tell, nous

redescendîmes vers le Sahara, ma

belle et moi.

Les litières étaient fermées; la poudre

retentissait; mon cheval gris

m'entraînait vers Hiziya.

Ils ont conduit les palanquins des belles, et

ont campé à Azal, face à Sidi

Lahcen et à Zerga.

Ils se sont dirigés vers Sidi Said vers al-

Matkaouak, puis sont arrivés le soir

à M'Doukal.

Ils sont repartis de bon matin, au lever de

la brise, vers Sidi Mohammed,

ornement de cette paisible contrée.

De là, ils ont conduit les litières à

al-Makhraf. Mon cheval, tel un aigle,

m'emporte dans les airs,

en direction de Ben Seghir, avec la belle

aux bras tatoués.

Après avoir traversé l'Oued, ils sont passés

par Al Hanya. Ils ont dressé leurs

tentes à Rous at-Toual, près du désert.

L'étape suivante mène à Ben Djellal.

De là, ils se sont dirigés vers El Besbes, puis

vers El-Herimek, avec ma bien-aimée

Hiziya.

A combien de réjouissances avons-nous

pris part ! Mon cheval gris,

disparaissait presque dans l'arène,

(derrière un rideau de poussière); on

aurait dit un fantôme.

Ma belle était grande comme la hampe

d'un étendard; ses dents, lorsqu'elle

souriait, formaient une rangée de

perles; elle parlait par allusions, me

faisant ainsi comprendre (ce qu'elle

voulait dire).

La fille de Hmida brillait, telle l'étoile du

matin; elle éclipsait ses compagnes,

semblable à un palmier qui seul,

dans le jardin, se tient debout, grand

et droit.

Le vent l'a déraciné, il l'a arraché en un

clin d'oeil. Je ne m'attendais pas à

voir tomber ce bel arbre; je pensais

qu'il était bien protégé.

mais j'ignorais que Dieu, souverainement

bon, allait la rappeler à Lui. Le

Seigneur a abattu (ce bel arbre).



je reprends mon récit. Nous avons campé

ensemble sur l'Oued Ithel; c'est là que

la reine des jouvencelles me dit

adieu. C'est cette nuit-là qu'elle passa

de vie à trépas; c'est là que la belle

aux yeux noirs quitta ce monde.

Elle se tenait serrée contre ma poitrine,

lorsqu'elle rendit l'âme. Les larmes

remplirent mes yeux, et s'écoulaient

sur mes joues.

Je pensais devenir fou, et me mis à errer

dans la campagne, parcourant tous

les ravins des montagnes et des

collines.

Elle a ravi mon esprit et enflammé mon

coeur la belle aux yeux noirs, issue

d'une race illustre.

On l'enveloppa d'un linceul, la fille de

notable; ce spectacle a augmenté ma

fièvre, et ébranlé mon cerveau.

On la mit dans un cercueil, la belle aux

magnifiques pendants d'oreilles. Je

demeurais stupide, ne comprenant

pas ce qui m'arrivait.

On l'emporta dans un palanquin, embelli

par des ornements, la belle, cause de

mes chagrins, qui était grande telle la

hampe d'un étendard.

Sa litière était ornée de broderies

bigarrées, scintillantes comme les

étoiles, et colorées comme un arc-en-

ciel, au milieu des nuages, quand

vient le soir.



Elle était tendue de soie et tapissée de

brocart. Et moi, comme un enfant, je

pleurais la mort de la belle Hiziya.

Que de tourments j'ai endurés pour

celle dont le profil était si pur ! Je ne

pourrai plus vivre sans elle. Elle est

morte du trépas des martyrs, la belle

aux paupières teintées d'antimoine !

On l'emporta vers un pays nommé

Sidi Khaled.

Elle se trouva la nuit sous les dalles du

sépulcre, celle dont les bras étaient

ornés de tatouages; mes yeux ne

devraient plus revoir la belle aux yeux

de gazelle.

Ô fossoyeur ! ménage l'antilope du désert;

ne laisse point tomber de pierres, sur

la belle Hiziya ! Je t'en adjure, par le

livre saint, ne fais point tomber de

terre sur celle qui brille comme un

miroir. S'il fallait la disputer à des

rivaux, je fondrais résolument sur

trois troupes de guerriers.

Je l'enlèverais par la force des armes aux

ennemis. Dussé-je le jurer par la tête

de la belle aux yeux noirs, je ne

compterais pas mes adversaires,

fussent-ils au nombre de cent.

Si elle devait rester au plus fort, je jure

que nul ne pourrait me la ravir;

j'attaquerais, au nom de Hiziya, une

armée entière.

Si elle devait être le trophée d'un combat,

vous entendriez le récit de mes

exploits; je l'enlèverais de haute lutte,

devant témoins.

S'il fallait la mériter au cours de rencontres

tumultueuses, je combattrais durant

des années, pour elle.

Je la conquerrais au prix de persévérants

efforts, car je suis un cavalier

intrépide.

Mais puisque telle est la volonté de Dieu,

maître des mondes, je ne puis

détourner de moi cette calamité.

Patience ! Patience ! J'attends le moment

de te rejoindre : je pense à toi, ma

bien-aimée, à toi seule !

Amis, mon cheval me fendait le coeur,

lorsqu'il s'élançait en avant (attristé

par la perte de Hiziya).

Après la mort de ma bien-aimée, il s'en est

allé, et m'a quitté.

Mon cheval était plus rapide que tous les

autres chevaux du pays; dans les

échauffourées, on le voyait en tête du

peloton.

Quels prodiges n'accomplissait-il pas sur le

champ de bataille !

Il se montrait au premier rang. Sa mère

descendait du fameux Rakby2. (Nom d'un étalon célèbre amené du Maroc par si Ahmed Tidjani )

Combien il excellait dans les joutes entre

les douars, à la suite de la tribu en

marche; je tournoyais avec lui

insouciant de ma destinée ! Un mois

plus tard, il m'avait quitté; trente

jours après Hiziya.

Cette noble bête mourut; le voilà au fonds

d'un précipice; il ne survécut pas à

ma bien-aimée. Tous deux sont partis

pour toujours.

Les rênes de mon cheval gris sont tombés

de mes mains.

Ô Douleur ! Dieu, en les rappelant à lui,

m'a enlevé toute raison de vivre.

Mon âme est près de s'éteindre, après leur

cruelle perte.

Je pleure cette séparation, comme pleure

un amoureux.

Mon coeur se consume chaque jour

davantage; ma vie n'a plus de sens.

Pourquoi pleurez-vous mes yeux ? Nul

doute que les plaisirs du monde vous

raviront. Ne me ferez-vous point

grâce ?

la belle aux cils noirs a ravivé mes

tourments; celle qui faisait la joie de

mon coeur repose sous la terre.

Je pleure la belle aux dents de perles; mes

cheveux ont blanchi; et mes yeux ne

peuvent supporter cette séparation.

Le soleil qui nous a éclairé, est monté au

Zénith, se dirigeant vers l'Occident; il

s'est éclipsé après avoir été le sommet

de la voûte céleste, au milieu du jour.

La lune qui se montre à nous, a brillé

pendant le mois du Ramadhan, puis

a disparu du ciel, après avoir fait ses

adieux au monde.

Ce poème, je le dédie à la mémoire de la

reine du siècle, fille d'Ahmed, et

descendante de l'illustre tribu des

Douaouda.

Telle est la volonté de Dieu, mon Maître

Tout-Puissant. Le Seigneur a manifesté

sa volonté, et a rappelé à lui Hiziya.

Mon Dieu ! Donne-moi la patience;

mon coeur meurt de son mal,

emporté par l'amour de la belle, qui

a quitté ce monde.

Elle vaut deux cents chevaux de race, et

cent cavales issues de Rakby.

Elle vaut mille chameaux; elle vaut une

forêt de palmiers des Ziban.

Elle vaut tout le pays du Djérid; elle vaut

le pays des noirs, et des milliers de

Haoussas.

Elle vaut les Arabes du Tell et du désert,

ainsi que tous les campements des

tribus, aussi loin que puissent

atteindre les caravanes, voyageant à

travers les cols des montagnes.

Elle vaut ceux qui mènent la vie

bédouine, et ceux qui habitent les

continents.

Elle vaut ceux qui se sont installés dans

des demeures permanentes et mènent

une vie de citadins.





Elle vaut les trésors, la belle aux beaux

yeux; et si cela ne suffit pas, ajoutes-y

les habitants des villes.

Elle vaut les troupeaux des tribus, les

bijoux, les palmiers des oasis, le pays

des Chaouias.

Elle vaut ce que renferment les océans;

elle vaut les Bédouins et citadins

vivant au delà du Djebel Amour, et

jusqu'à Ghardaïa.

Elle vaut, elle vaut le Mzab, et les plaines

du Zab, hormis les saints et les

marabouts.

Elle vaut les chevaux recouverts de riches

carapaçons, et l'étoile du soir; cela est

peu, trop peu, pour ma bien-aimée,

unique remède à mes maux.

Je demande pardon au Seigneur; qu'il ait

pitié de ce malheureux !

Que Mon Seigneur et Maître pardonne à

celui qui gémit à ses pieds ! Elle avait

23 ans, la belle à l'écharpe de soie.

Mon amour l'a suivie; il ne renaîtra

jamais dans mon coeur.

Consolez-moi de la perte de la reine des

gazelles. Elle habite la demeure des

ténèbres, l'éternel séjour.

Jeunes amis ! Consolez-moi de la perte du

faucon.

Elle n'a laissé que le lieu où sa famille a

campé, et qui porte son nom.

Bonnes gens ! Consolez-moi de la perte de

la belle aux khelkhals d'argent pur; on

l'a recouverte d'un voile de pierre

reposant sur des fondations bien

bâties.

Amis ! Consolez-moi de la perte de la

cavale de Dyab3 qui n'eut d'autre (l'un des principaux héros de la geste des banou Hilal )

maître que moi.

J'avais de mes mains, tatoué de dessins

quadrillés, la poitrine de la belle à la

fine tunique, ainsi que ses poignets.

Bleus comme le col du ramier, leurs traits

ne se heurtaient pas; ils étaient

parfaitement tracés, quoique sans

plume; seules mes mains avaient

exécuté ce travail.

J'avais dessiné ce tatouage entre ses seins,

lui donnant d'heureuses proportions.

Au-dessus des bracelets qui paraient ses

poignets, j'avais écrit mon nom.

Même sur ses chevilles, j'avais figuré un

palmier !

Que ma main l'avait bien dessiné ! Ah ! La

vie est ainsi faite !

Saiyed, toujours épris de toi, ne te reverra

plus; le seul souvenir de ton nom, lui

fait perdre ses sens. Pardonne-moi,

Dieu compatissant; pardonne aussi à

tous les assistants; Saiyed est triste; il

pleure celle qui lui était si chère. Aie

pitié de l'amoureux, et pardonne à

Hiziya; réunis-les dans le sommeil,

Seigneur !

Ô Dieu, le Très-Haut. Pardonne à

l'auteur, qui a composé ce poème; son

nom est formé de deux mim, d'un ha

et d'un dal (Mohamed).

Ô Toi qui connais l'avenir ! Donne la

résignation à cet homme, qui est fou

(de douleur); je pleure comme un

exilé; mes larmes apitoieraient même

mes ennemis.

Je ne mange plus; toute nourriture m'est

devenue insipide; mes paupières ne

connaissent plus le sommeil.

Cette pièce a été composée trois jours

seulement après la mort de celle qui

me fit ses adieux, et ne revint plus

vers moi.



Ô vous qui m'écoutez ! Ce poème a été

achevé en 1295 de l'Hégire4. (fin de l'année 1878 ap. J. C.)Ould Seghir a composé, au mois de l'Aid

El-Kebir, cette chanson.

A Sidi Khaled ben Sinan, Ben Guittoun a

chanté celle que vous aviez vue

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